Questions ouvertes

Publié le par Paul-Henri Bourrelier

Comme l'indique la présentation du blog, cet article est destiné à susciter et recueillir les réactions générales sur l'ensemble du blog.
Conformément au titre, celui-ci traite de l'actualité de quatre domaines politiques abordés par la Revue Blanche expression de l'avant-garde intellectuelle dans la période 1891-1905: la paix, la mondialisation, le socialisme et la société.
- la paix  était un grand sujet de préoccupation, les projets d'arbitrage des conflits, de désarmement très débattues; les propositions de réconciliation franco-allemande de Gaston Moch retiennent particulièrement l'attention. Et aussi la réforme de l'armée mise en cause dans l'affaire Dreyfus. Comment se fait-il qu'après 1905 l'Europe ait glissé irrévocablement vers la guerre? 
- la première mondialisation, l'émergence d'une nouvelle géopolitique, la guerre économique, la critique de la colonisation et de l'impérialisme, la diplomatie des droits de l'homme étaient, sous une autre forme, des concepts émergents correspondant aux mêmes interrogations. Quelles leçons tirer de l'histoire?
- les anarchistes combattaient le collectivisme marxiste et se rapprochaient des syndicats encours de constitution, les socialistes tentaient de s'unifier. L'analyse de Léon Blum derrière Lucien Herr et Jean Jaurès, les fulgurances de Péguy n'imprègnent-elles pas encore bien des débats?
- L'aménagement de la cité dans sa fonctionnalité et ses décors, la modernisation de la société et son évolution vers d'autres relations alimentent de permanentes interrogations.
Il nous a semblé aussi que, partant de l'exposition, la contribution des dessinateurs était intéressante à faire ressortir. D'où un cinquième groupe de contributions possibles

Cette grille thématique met en lumière certains noms: Blum, Fénéon, Moch, Péguy, Clemenceau... mais pas toutes ceux des personnalités intéressantes qui ont combattu dans les rangs de la Revue Blanche, dont les idées sont encore actuelles, et mériteraient une présentation, même brève dans ce blog : sans que la liste soit limitative je citerais : Léon Tolstoï dont de nombreux pamphlets ont paru dans les pages de la revue ou en volume; Thoreau dont les pages sur la désobéissance civique sont si souvent citées aujourd'hui,  Julien Benda, Lucien Herr, François Simiand, Maxime Leroy, Pierre Quillard... 
J'envisage d'ajouter quelques autres articles à partir d'extraits de la préface de Pïerre Michel à la correspondance entre Octave Mirbeau et Jules Huret (en cours de parution), de l'étude de Verdiana Grossi sur Estournelle de Constant mentionnée dans sa communication, d'indications biliographiques que pourrait fournir Maurice Imbert sur Fénéon, de mon article sur Gaston Moch et du chapitre "géopolitique" de mon livre.

Bref, faites part de vos réactions sur cet ensemble de questions et n'hésitez pas à avancer des propositions pour compléter ou améliorer ce qui a déjà été rassemblé et mérite d'être débattu.. PHB

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R
<br /> Monsieur,<br /> <br /> Je me permets d'attirer votre attention sur ce qui me paraît être une confusion dans votre remarquable ouvrage sur La Revue blanche. Une génération dans l'engagement 1890-1905.<br /> <br /> P. 1087 : Cipa Godebski (1874-1937), fils de Cyprien et Mathilde Godebski, aurait été selon vous l'auteur des chroniques d'art publiées en 1895 dans la Renaissance idéaliste.<br /> <br /> Mes recherches me conduisent à penser qu'il s'agirait plutôt de son père, le sculpteur Cyprien Godebski (1835-1909) membre du comité de rédaction de la revue. Car Cipa, alors âgé de 21 ans, était<br /> très handicapé par un bras atrophié et un pied bot.<br /> <br /> Certes les chroniques étaient signées Cipa mais cela était fait pour différencier les autres articles signés Cyrprien Godebski.<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Cher Monsieur,<br /> J'avais été mis tardivement sur la piste des articles signés Cipa Godebski par une brochure que m'avait envoyée Pierre Minet, beau-fils de Jean Godebski, Générations Godebski. Mon<br /> manuscrit était déjà entre les mains de l'éditeur, et j'ai eu juste le temps de consuter la Revue idéaliste et de placer l'annotation que vous avez relevée.<br /> Il m'a semblé évident (et il me le semble toujours) que l'auteur est bien Cipa et non son père comme l'indiquait la brochure, non seulement en raison de la signature mais parce que les articles,<br /> notamment celui sur la revue blanche, correspondent très bien à ce que l'on sait de Cipa avant son mariage: il était d'un caractère vif, exubérant, emporté, compensant son infirmité par une<br /> suractivité. En 1896, il fera la conquête de Mallarmé, impressionné par sa témérité et sa personnalité, ce qui n'était pas donné à n'importe qui!  En 1897, il sera très présent à Villeneuve,<br /> et Vuillard fera dans ses lettres à Vallotton mention de son activité débordante jusqu'à la menace de congestion; plusieurs photos l'attestent. Son invalidité n'était certes pas de nature à le<br /> retenir d'écrire des articles; à vingt ans, Thadée et Fred Natanson, Muhlfeld, Tristan Bernard, Jarry ont écrit des textes humoristiques tout aussi corrosifs. C'était l'explosion de la jeunesse. Au<br /> contyraire Cyprien écrivait des articles de souvenirs, un peu pontifiants, sur les célébrités de son temps.<br /> Pour quelle raison Cipa a-t-il pu faire cette publication tonitruante? Cela  a tout d'un canular, prémédité peut-être pour attirer l'attention sur la revue blanche, à moins que ce soit l'effet<br /> d'un coup de tête envers l'entourage de Misia, pour se faire remarquer que sais-je.. Cela me rappelle le tableau où Lautrec peint Misia en, tenancière de maison close.<br /> Bref il n'y a aucun motif,d'attribuer les articles au père du signataire; au contraire Cyprien n'avait aucune raison de se mêler aux turbulences de la jeunesse par des attaques sans raison.<br /> Ceci dit je voudrais souligner combien la personnalité de Cipa a été fascinante; quelques ann&ées après, il sera l'animateur des Apaches, puis ayant repris a Grangette à Misioa il<br /> deviendraPaul-Henri  l'ami intime de Ravel.  J'ai l'impression que sa sensibilité musicale et sociale était plus fine, plus discrète mais plus construite que celle de Misia... A quand une<br /> biographie?.<br /> <br /> <br />